Le week-end dernier, à Genève, se déroulait le Fesses-tival. Un festival quelque peu original, mais qui fait surtout du bien car on y parle de fesse sous toutes ses formes et ses couleurs dans une ambiance joyeuse et bienveillante. Enfin! Le Fesses-tival est un hymne aux corps et aux sexualités, proclamé sans tabou, et même avec fierté, au travers de performances, ateliers, tables rondes ou encore projection de court-métrages.
Texte: Jennifer Barel
Pour la deuxième année consécutive, le 1er étage du 3, Sentier des Saules, à Genève, a accueilli les installations du Fesses-tival, ces 20, 21 et 22 septembre. Lorsqu’on y arrive, l’entrée est « prix libre », nous indiquent les bénévoles. Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que chacun·e est libre de payer ce qu’il·elle veut, ce qu’il·elle peut, afin de rendre la culture accessible à tous·tes. Et ça fonctionne comme ça pour la majorité des activités proposées par le festival (pour les amateur·trice·s de boissons, même le bar est « prix libre »!).
Au programme, il y en a eu pour tous les gouts. D’abord, plusieurs installations permanentes étaient disséminées dans la salle principale. À l’entrée trônait une tente en tissus rose aux allures d’utérus « cosmique », un cocon douillet mis en place par Marie Van Berchem et Vanessa Ferreira Vicente où l’on pouvait peindre, décorer ou décoiffer des poupées à l’abri des regards. Autre installation intrigante, un « glory hole sonore » imaginé par The Sonic Bitches où les curieux·ses ont pu coller leurs oreilles aux trous des panneaux en bois pour des surprises auditives ou tactiles. Pour les moins aventureux·ses, plusieurs artistes exposaient leurs œuvres. Cetusss, par exemple, tricote des chaussettes à pénis puis les photographie, chaussées, dans le but de faire réfléchir les spectateur·trice·s sur l’aspect trop intrusif des photos de pénis en gros plan qui circulent parfois sur les réseaux et sites de rencontre. Ou encore Linda Kchr exposait quelques-unes de ses illustrations représentant des femmes nues révélant au monde la diversité et la beauté des corps grâce à son esthétique colorée, décomplexée et positive. Et puis, pour garder un souvenir, un stand de sérigraphie proposait de customiser vos t-shirts, totebags, culottes, jeans ou chaussettes avec une jolie paire de fesses rouges.
Photo: page Instagram du Fesses-tival
Mais ce n’est pas tout! Le Fesses-tival regorgeait d’autres surprises! Des tables rondes furent organisées autour de différentes thématiques, comme les questions du caractère éthique et inclusif des images pornographiques ou les sexualités à travers les générations. Des ateliers étaient également mis en place. Le samedi, chacun·e pouvait, par exemple, façonner de ses mains un fouet ou un dildo à sa convenance et le dimanche, un atelier d’écriture érotique permettait aux plus poètes de vagabonder entre les mots pour raconter des histoires, dans une ambiance toujours accueillante et bienveillante. Les amoureux·ses du cinéma furent aussi comblé·e·s par des séances de longs et courts métrages qui ont fait monter la température dans les salles du Spoutnik et du Cinéma CDD. Pour couronner le tout, plusieurs artistes ont livré des performances mettant en scène leur corps, leur dynamisme et leurs inspirations dans le but de sensibiliser les spectateur·trice·s ou de soulever des réflexions autour des identités et des sexualités d’une manière différente, d’une manière artistique.
Un programme, somme toute, bien varié et donc en accord avec la vision du fesses-tival qui promeut la pluralité des corps, des identités et des sexualités et qui, surtout, la met sur le devant de la scène de façon optimiste et joyeuse. Merci! La programmation de l’année prochaine sera assurément tout aussi fournie et diverse, alors rendez-vous sur leur site www.lefessestival.ch ou sur Facebook pour vous tenir au courant des prochaines fesses-tivités!