Parmi les invités les plus souvent cités de cette première soirée de festival, j’appelle la Chaleur. Brûlant les lèvres de tous les badauds, cette dernière a régné en maître sur la plaine de l’Asse. Afin d’éviter l’insolation, les festivaliers ont pris d’assaut les scènes sous tente, à l’image du Dôme où L’Agenda attend le premier concert de son périple. Anach Cuan, fleuron valaisan de la musique celtique, comble un public de fidèles venus soutenir le premier passage à Paléo de leur groupe fétiche. Ces derniers n’hésitent pas à se trémousser sur les ritournelles entraînantes empreintes de pop-rock et de chanson. Un voyage à la croisée des cultures.
Passage au Détour pour le final du Grand Blanc. Moins chaleureuse en apparence, la pop éthérée et électrique du groupe messin séduit cependant une foule compacte grâce à l’énergie déferlante des musiciens et de la chanteuse Camille.
Avant les Lumineers qui se préparait à envahir la Grande scène, pause aux Arches pour découvrir la talentueuse Courtney Barnett. Accompagnée des ses trois musiciens, la chanteuse australienne à la voix chaude balance son rock généreux .
Avec le soir, la chaleur s’éloigne poliment de la plaine tandis que monte l’électricité. Palpable, cette excitation n’a qu’un nom: Muse. Têtes d’affiche de cette première soirée, les trois anglais sont des habitués du festival: 4 passages depuis 2000 et toujours un succès explosif auprès du public qui s’est déplacé en nombre: environ 35 000 personnes s’amassent près (ou loin selon son karma) de la grande scène. Le concert doit débuter vers 23h, et certains sont de piquet devant la barrière depuis midi déjà. Une attente gracieusement récompensée par les effets techniques du show: stroboscopes agités, rideau d’écrans géants sur lesquels s’entrelacent volutes numériques et poétiques, Matthew Bellamy surexcité. Au niveau des oreilles, mélange de nouvelles chansons et de tubes incontournables, à l’image de ces Hysteria, Supermassive Black Hole ou Starlight qui ont aiguisé les décibels d’une foule en délire. Entre ces pics de grâce, le rock puissant du groupe anglais s’avère sans nuances ni surprises.
Texte: Marie-Sophie Péclard