Pour fêter la fin d’année, Genève se met sur son 31 en rire, danse et chanson. La Revue Genevoise reprend le style désormais classique du cabaret-théâtre et plusieurs comédien·ne·s et danseur·e·s reviennent sur les éléments marquants du printemps et de l’été avec humour et talent.
Texte: Alexandre Romi
C’était la première fois en deux ans que je me rendais dans une salle aussi pleine. Je retrouvais la bonne vieille salle du Casino-Théâtre, avec ses sièges de velours rouge, ses balcons et ses moulures décoratives. Bien que le public n’ait été prévenu, la salle était apparemment en travaux, à en croire la première scénette. Nous avons ainsi assisté à la presque rénovation du théâtre, du moins au nettoyage, aussi peu efficace que possible, mais aussi drôle que nécessaire. Nettoyage effectué par nulle autre que Claude-Inga Barbey, qui interprète son fameux rôle de Manuela, femme de ménage à la langue bien pendue qui tente simplement de nettoyer le “bordel” laissé par les neuf acteur·trice·s et les six danseur·euse·s entre plusieurs scènes.
Et du bordel ils en font! Les nombreux décors, effets lumineux, costumes et accessoires nous nous ébahissent, tant par leur variété que par leur qualité. Les scènes sont tout autant variées, allant de la politique genevoise tumultueuse à la finale de l’euro en passant par le covid. Le public autour de moi, moi inclus d’ailleurs, riait à gorge déployée devant l’incarnation somme toute fidèlement parodique de Vladimir Poutine par Jean-Philippe Meyer, ou lors du “One man Circus” de Laurent Deshusses. La qualité des intermèdes musicaux n’est pas en reste, car, même si la plupart des interprètes ne ferait pas se retourner un seul siège à The Voice, l’ensemble était très réussi, sublimé par des chorégraphies de qualité.
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié les parties sur la politique, sur la culture et sur la médecine, qui étaient à la fois criantes de vérité par certains aspects tout en demeurant totalement satirique. Les interventions d’Alain Berset, nous enjoignant expressément à ne pas rire pour des raisons sanitaires et de médiocrité du spectacle, n’ont heureusement pas été respectées, tandis que Guy Parmelin nous montrait son fameux talent de polyglotte.
Quelques rares scénettes étaient moins à mon goût; j’ai notamment trouvé que le propos du sketch sur le harcèlement en magasin, seul sketch où je n’ai pas saisi la référence d’ailleurs, était gênante, car il suggérait que les jeunes vendeuses étaient responsables de l’attitude machiste et harcelante de leur patron. En outre, j’ai constaté que certains éléments abordés dans le spectacle ont été tellement omniprésents cette année que les gens n’étaient pas forcément content·e·s de les aborder à nouveau, notamment sur le vote des femmes, et, d’un point de vue plus personnel, la victoire sur la France au football, bien que la scène constitue une très belle conclusion au spectacle.
En guise de conclusion, j’ai été émerveillé par le brio du jeu et la diversité des pièces, entre théâtre, danse et concert, qui valent à mon avis le détour. C’était même un véritable feu d’artifice consacré à l’humour, j’entends!
La Revue genevoise
Du 14 octobre au 31 décembre 2021
Casino-Théâtre, Genève
www.larevue.ch
CONCOURS!
Gagnez 5 x 2 places pour la soirée du 3 novembre à 20h30
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