« It’s showtime, folks ! », Hollywood sous l’œil de ses propres caméras

Du 2 mai et 16 juin, la Cinémathèque suisse propose une rétrospective dont le thème est « Hollywood: l’envers du décor ». Le public est invité à vivre le trouble et les obsessions, le faste et le glamour de l’industrie cinématographique hollywoodienne.

Texte: Marion Besençon

Hail, Ceasar! », de Joel et Ethan Cohen, USA, 2016.

Intentions paradoxales et intérêts inconciliables, l’industrie du cinéma à Los Angeles met en lumière sa mécanique ambigüe. Amusée d’être le symbole du divertissement contemporain, elle montre sur grand écran les ressorts de son système. C’est précisément l’objet de la vingtaine de films du cycle américain projetés au Casino de Montbenon ce printemps.

En confiant ses splendeurs et ses misères au public, l’industrie du film américain développe sa mythologie et vivifie son mythe. En effet, elle dégage l’harmonie de sa chaotique usine à produire et, créant du sens, prouve qu’elle maîtrise sa force d’attraction sur le monde. Elle fascine parce qu’elle incarne les possibles d’une existence à l’écran comme à la vie. Ce pouvoir sur les imaginaires, elle l’entretient par des mises en scène auto-référencées. La Cinémathèque dévoile justement cette puissante usine à rêves avec un programme dédoublé et complémentaire: le remake et les fictions qui alimentent la légende hollywoodienne.

« A Star is Born », de William A. Wellman. USA, 1937.

« A Star is Born », de George Cukor. USA, 1954.

« A Star is Born », de Frank Pierson,. USA, 1976.

Ainsi, l’art du remake est à l’honneur avec « A Star is Born »: trois films éponymes mettant en scène des stars comme Judy Garland et Barbra Streisand – et qui sont des versions antérieures à la production récente dont le rôle phare est tenu par Lady Gaga. En parallèle, la caméra introspective d’Hollywood décline les genres: du musical au drame sans négliger le thriller, la romance et la comédie. En voici un aperçu:

– Sur le thème de la gloire, du glamour et d’un âge d’or: le monumental « Sunset Boulevard » et son royaume de l’illusoire, la plus célèbre des comédies musicales « Singin’ in the Rain » et l’avènement du cinéma parlant ou le dernier phénomène musical en date « La La Land » qui réenchante la cité des stars.

– Quant au star-système, à la question de la réputation et les dérives du show-business: les tribulations d’une playmate avec « Star 80 », l’hypocrisie et les faux-semblants de l’industrie vu par les Coen avec « Hail, Caesar! » ou encore la névrose et les délires narcissiques des stars avec l’incandescent « Maps to the Stars ».

– Enfin, concernant la démesure, les jeux de pouvoir et l’arrivisme: Johnny Depp en réalisateur de nanars dans « Ed Wood » de Tim Burton, l’habile « The Bad and the Beautiful » sur les compromissions et la trahison qui conduisent au succès ou encore Hollywood comme repère de producteurs cyniques dans le virulent « The Player ».

Hollywood: l’envers du décor
Cinémathèque Suisse, Lausanne

Projections jusqu’au 16 juin

Tous les films de la rétrospective et horaires sur live.cinematheque.ch/films

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