Hier, le Festival de la Bâtie présentait le programme de sa 41e édition, la dernière de sa directrice générale et artistique Alya Stürenburg Rossi, qui occupait ce poste avec passion depuis 10 ans déjà.
Texte: Katia Meylan
Le thème de cette année, la transmission, comporte bien sûr un clin d’œil à son départ et à son ou sa futur-e successeur. Mais lorsqu’une journaliste lui demande si elle a voulu faire des choix plus personnels pour sa dernière édition, la directrice affirme qu’elle a souhaité rester fidèle à l’esprit du festival et à elle-même. Sa volonté en arrivant à la tête du festival était de le faire reconnaître au niveau européen. C’est chose faite, puisque la Bâtie discute aujourd’hui avec les grands rendez-vous de la scène contemporaine. Elle présente cette année pas moins de 23 co-productions, ce qui lui permet d’être « dans la mouvance », d’inviter des artistes émergents sans temps de retard. Faire une édition spéciale souvenirs aurait rendu le festival moins intéressant, nous dit Alya Stürenburg Rossi.
Le public, plus nombreux d’année en année, fait désormais confiance à la programmation avec curiosité et aura à nouveau la chance de découvrir des artistes encore peu connus à Genève. Les 30 différents lieux du festival accueilleront 45 spectacles dont 13 créations, ainsi que 8 premières suisses. Les invités d’honneur, connus pour leur part, seront Oscar Gómez Mata, auteur, metteur en scène et comédien, et Mohamed El Khatib, auteur et metteur en scène.
Ce dernier sera notamment au théâtre du Loup avec le réalisateur Alain Cavalier, pour une « conversation », en avant-première, qui esquissera « une micro-histoire de deux vies si différentes mais étrangement croisées ».
À premier abord, l’un des coups de cœur de L’Agenda semble être pour « blablabla », proposé par l’Encyclopédie de la parole: des musiciens, poètes et metteurs en scène un peu fous qui ont décidé de collecter des milliards de paroles, « du commentaire de tiercé au flow d’Eminem » et de les faire imiter et transformer dans la voix de la comédienne Armelle Dousset. Né en 2007 dans un projet pour adultes, ce sera cette fois le résultat de la collecte de contenu destiné à une audience de 6 à 106 ans qui sera mis en forme par le collectif.
Notons également la performance ACTIONS, de trois artistes pluridisciplinaires vivant en Suisse, qui pose une question très concrète liée à l’urgence de la crise migratoire: « qui fait quoi? ». Qui peut aider concrètement à son échelle et comment? Cette expérience qui aura lieux dans 5 communes de Genève prendra une forme différente à chaque fois, liée aux différentes associations d’aide aux réfugiés qu’abritent ces villes.
Mais nous nous arrêtons là, car nous pourrions parler de cette très riche programmation sur des pages entières, et vous invitons à faire un tour sur www.batie.ch/fr/programme pour en découvrir les détails.