« Le tableau »: On ne choisit pas sa famille!

Le tableau_affiche

Chez la famille Delafaille, les membres tour à tour se disputent, complotent et manigancent dans le dos les uns des autres… À la clé de ces déchirements familiaux? Un héritage à la coquette somme. Voilà le spectacle auquel la compagnie fraîchement créée « La Bananière » nous a convié à l’occasion de sa première création. Un début sur les planches prometteur.

À sa mort, le patriarche des Delafaille lègue à ses cinq enfants un héritage qui ne laisse à priori personne rêveur. Oui mais… Quand la vieille « croûte » suspendue au mur du salon familial depuis des années s’avère être un tableau d’une inestimable valeur, nos protagonistes se prennent d’un intérêt soudain pour la répartition de l’héritage.

D’emblée, le ton est donné. Pour que les enfants Delafaille récupèrent leur part en vendant le tableau aux enchères, une condition subsiste: qu’Antoine, le fils aîné, renonce à ses activités et idéologies anarchistes. Si pour ce dernier le dilemme s’annonce cornélien, tel n’est pas le cas de ses frères et sœurs, qui, les uns après les autres, tenteront de le faire céder pour mettre la main sur le pactole.

Si les relations familiales sont un sujet on ne peut plus parlant, la pièce ne mise pas que sur cet aspect-là pour séduire son public. L’humour, le sens de la répartie toujours bien envoyé et le talent des comédiens font tous mouche auprès des spectateurs pour leur faire passer une agréable soirée. Bien que la fin soit quelque peu prévisible, elle n’enlève rien à la qualité de cette première création co-écrite par David Yol et Alex Goretta, deux passionnés de théâtre qui n’ont pas l’intention d’en rester là. Pour éclairer leur parcours, l’Agenda a passé un moment avec eux à la suite du spectacle…

L’Agenda: Vous êtes gardien de prison de profession. Rien ne vous destinait à priori à écrire une pièce, comment en êtes-vous venu à écrire?

D.Y.: C’est une passion depuis la plus tendre enfance. J’adore écrire depuis toujours, mais les aléas de la vie ont fait que je n’ai pas trouvé la voie tout de suite pour pouvoir le faire à ma guise… Jusqu’au jour où j’ai rencontré Alex.

A.G.: L’homme qui a changé ta vie [rires].

L’Agenda: Les relations familiales sont au cœur de la pièce. C’est un sujet qui vous tenait particulièrement à cœur?

A.G.: J’ai six sœurs, donc je suis assez concerné par les grandes familles. Et puis le fait d’avoir cinq personnalités avec des traits de caractère très différents et très accentués, je le vis au quotidien, donc effectivement, ça me parlait bien.

D.Y.: Moi je viens du Sud, et les divisions pour l’héritage, c’est bien connu chez nous. Donc ça me parlait très bien aussi.

L’Agenda: Pour une première création, comment appréhendiez-vous la réception de la pièce?

A.G.: On ne savait pas à quoi s’attendre. On connait du monde, les comédiens ont un public qui  a l’habitude de venir les voir, donc on comptait un peu là-dessus. On est passé par tous les états d’âmes. À un moment donné, on se demandait même si ce qu’on avait écrit était drôle! Mais on n’avait pas d’attentes. On s’est lancé en sachant qu’il y aurait des critiques – j’en ai pris à l’entracte, en pleine poire – mais ça fait partie du jeu. Et dès qu’on a fini cette pièce, on va écrire la deuxième, donc on apprend. Les critiques constructives, on les prend, et on fera mieux encore la prochaine fois. Pour nous, à partir du moment où en un an, on réussissait à jouer et à monter la pièce, c’était gagné. Et puis, près de 500 personnes, c’est pas mal. Il y a même des gens qui sont venus la voir deux, trois fois. Et ce n’était pas notre famille!

L’Agenda: Et vos projets futurs, quels sont-ils?

D.Y.: On va se tourner sur un très gros projet, qui est la réalisation d’un faux documentaire un peu absurde, qui rejoindra ensuite une web-série, et qui se concrétisera par une pièce de théâtre. Trois gros projets en un, donc. Et on retrouvera un petit élément du « Tableau ». Surprise…

A.G.: On a des beaux projets, il faut juste qu’on les structure et qu’on prenne le temps; qu’on ne se laisse pas griser par le fait que ça a bien marché pour faire n’importe quoi par la suite.

Texte et propos recueillis par Lorraine Vurpillot

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