Dans le cadre du 450ème anniversaire de la naissance de William Shakespeare, Jean-Pierre Raffaelli et la Compagnie Alexandre Païta proposent une mise en scène de la pièce Richard III, les 30, 31 octobre et 1,2 novembre au Théâtre de la Madeleine. S’inspirant de l’adaptation de Carmelo Bene , ils ont voulu montrer, dans une forme raccourcie de la pièce, la dimension humaine de ce personnage hors-norme. Éclairages avec l’interprète du rôle-titre, Alexandre Païta.
Propos recueillis par Marie-Sophie Péclard
Quand avez-vous rencontré Shakespeare?
Ça remonte à mes études à l’école supérieure dramatique, j’avais dix-sept ans et avec des jeunes étudiants nous avions joué le roi Lear… Une folie! À partir de ce moment-là je n’ai pas arrêté de le travailler, de le jouer ou de le mettre en scène. Cela fait deux ans qu’on joue le Roi Lear avec la compagnie Studio Théâtre, et on continue avec Richard III. Entre temps pour fêter le 450ème anniversaire de sa naissance, nous avons monté un spectacle au mois d’août dans lequel nous résumions les plus belles scènes du répertoire shakespearien.
Comment votre choix s’est-il arrêté sur Richard III?
Richard III est une pièce que j’aime énormément, mais c’est tout d’abord une rencontre très importante avec le metteur en scène Jean Pierre Raffaelli, avec lequel j’ai déjà travaillé sur deux spectacles autour de Ramuz et Gustave Roux. C’est un homme d’une très grande culture, un grand artiste qui comprend vraiment l’acteur. Je recherche avant tout l’émotion au théâtre, le partage avec le public, j’essaie d’apporter quelque chose de nouveau dans l’interprétation, et Raffaelli était vraiment parfait pour aller dans cette direction. Nous ne voulions pas présenter le Richard III comme on a l’habitude de le voir, c’est-à-dire cet homme sanguinaire, qui va tout massacrer devant lui pour arriver à la couronne. Ce qui nous a intéressés, c’est l’être humain, l’homme que peut être Richard, mais aussi la souffrance qu’il traverse. C’est ce qui est fascinant, chez tous les personnages de Shakespeare: ils incarnent un drame humain qui est exactement le même aujourd’hui, alors que ces textes ont été rédigés il y a quatre siècles et demi.
Les pièces de Shakespeare sont en effet extrêmement modernes, notamment dans leur traitement des figures féminines, comment avez-vous exploité cette dimension?
Nous avons voulu montrer deux aspects de Richard III: le guerrier et le séducteur. Richard, cet homme sanguinaire, parvient au pouvoir par la force, mais il exerce également une forme de séduction sur les femmes qui vont d’ailleurs l’aider à accéder au pouvoir. Si on regarde les versions de Richard III, c’est toujours sa très grande violence qui est montrée, mais on oublie souvent cette violence des cœurs. N’oublions pas que c’est un être difforme, que les chiens s’arrêtent devant lui pour abboyer… Il a une revanche à prendre sur la nature qui l’a fait tel qu’il est.
Comment avez-vous appréhendé un tel personnage?
Quand on demandait à Delphine Seyrig ce qu’il se passait en elle quand elle jouait un personnage, elle disait toujours: « Il y a une partie de mon cœur qui s’étend ». A partir du moment où quelque chose peut s’étendre, c’est parce qu’on le porte toujours dans notre cœur. Je pense qu’un personnage comme Richard est constamment avec moi, il y a toujours une réflexion, un sentiment. Dans cette version, j’ai pu aborder une palette de couleurs multiples. Avec la troupe, nous allons explorer des intentions de jeu, des intentions émotionnelles que je n’ai jamais eu l’occasion de voir dans cette pièce. C’est donc bien un Richard de cœur que nous allons présenter, et j’espère que le public nous suivra dans cette intention.
Retrouvez toutes les informations sur le site www.studiotheatre.ch
Franchement payer pour voir quelques choses d’aussi mauvais !!!!
On a peine à entrevoir Shakespeare là-dedans !