Désir sous les ormes à la Comédie de Genève

« Désir sous les ormes » nous entraîne dans un monde passé où s’entremêle la dualité et les oppositions, tout est Blanc ou Noir, Ombre ou Lumière, Espoir ou Désespoir, Liberté ou Emprisonnement.

Attirés par le rêve américain « du mythe de la Ruée vers l’or », les acteurs veulent penser qu’une vie meilleure les attende ailleurs où l’herbe y serait plus verte. Comme si un aller simple pour l’étranger serait le point de départ d’une vie sans contrainte.  Dans nos vies passées ou actuelles, si partir à l’étranger (et surtout y rester) serait aussi simple, tout le monde signerait pour cette splendide aventure.

Accompagnés de notes musicales et dansantes afin d’adoucir cette tragédie familiale, les spectateurs assistent à une oisiveté de possessivité où les cœurs se déchirent entre les futurs héritiers capricieux d’un logement construit par le patriarche.

Le verbe Avoir a pris le dessus sur le bien-être personnel. « Tout est Possession ; c’est MA ferme, c’est à MOI.. »

Même la femme y est décrite comme une femme-objet ayant le devoir d’obéir inévitablement aux satisfactions de son mari, comme un poison sur lequel elle n’aurait plus aucune emprise. Elle bâtit ainsi elle-même les murs de sa future prison.

Si c’était possible, ils achèteraient également les étoiles, mais les étoiles scintillent pour tout le monde ! Difficile de se sentir en sécurité dans un univers où les personnages sont tellement égoïstes au point de vouloir brûler leurs biens au lieu de les faire partager autour d’eux. Nous sommes loin d’une ambiance familiale harmonieuse.  Ce cocon est étouffant plutôt que épanouissant.

Même si la pression sociale d’avoir une belle maison, un bon travail, un magnifique mariage marqueraient sans hésitation une grande réussite à tous les niveaux, ce n’est pas pour autant que nous serions plus heureux personnellement.  En ayant tout ce qui brille, nous pouvons passer à côté de notre bonheur intérieur.

Finalement, il n’y a que nous qui sommes les acteurs principaux de notre propre réussite et qui accordons de l’importance à certaines choses plutôt qu’à d’autres (souvenons–nous de la parabole du tailleur des Pierres). En nous responsabilisant nous-même de notre propre succès, nous devenons des passionnés et des passionnants d’une vie où les choses matérielles ne seront là que pour agrémenter notre vie et non l’inverse.

A voir jusqu’au 11 mai 2014 à la Comédie de Genève, 6 boulevard des Philosophe, 1206 Genève.

Texte: Jenny Raymonde

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Photo: Gilbert Garcin

 

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