Pour lui, « c’est une question logique ».
Pour elle, « c’est une question existentielle et inepte […] c’est une question conne ».
« Pourquoi irrésistible ? » Telle est la première réplique d’un monologue à quatre voix, dont deux sont pourtant absentes. Irrésistible. C’est par ce simple terme que l’on pourrait qualifier à la fois la faim, l’amour, la fin, l’humour. Aurait-il été possible de résister ? Question sans réponse.
Lui, c’est l’ancien avocat des divorces reconverti dans les affaires criminelles, traitant actuellement le cas d’un mexicain qui a tué puis mangé sa femme. Lui, dont la jalousie maladive verse dans la paranoïa, ne supporte paradoxalement pas l’idée que sa moitié ait refusé un repas en tête à tête avec un écrivain irlandais, réputé pour être « irrésistible ».
Elle, de son côté, travaille dans le domaine de l’édition et revient d’un rendez-vous avec l’auteur à succès qu’elle admire depuis l’adolescence. Agacée cependant par les suspicions qui pèsent sur ses véritables sentiments, elle aimerait bien abréger la conversation qui s’est engagée. En vain, puisque la fierté toute italienne de son amoureux la presse de s’expliquer sur la raison qui l’a poussée à décrire son invisible rival comme un homme « irrésistible ».
Le texte a été écrit d’une main de maître par Roger-Lacan, dont les traits d’esprit sont extrêmement bien mis en mis en scène par Claude Vuillemin. Le décor est soigné, tout comme le sont les jeux de sons et de lumières. Les nombreux accessoires sont bien utilisés et les mouvements sur scène choisis avec justesse. Et que dire des acteurs ! L’interprétation que nous offrent Madeleine Piguet Raykov et François Nadin est simplement… « Irrésistible » !
Lui fulmine, elle pleure, le public rit et la pièce est un succès. Ne résistez plus, courrez au Théâtre Le Poche avant le 13 avril 2014 !
Texte: Michael K.