Palexpo rend hommage à l’Egypte

C’est un événement en Suisse romande: pour la première fois, l’exposition « Toutankhamon: son tombeau et ses trésors » est présentée à Genève, dans la halle 7 de Palexpo,  jusqu’au 12 janvier 2013. Dix-huit camions, deux semaines de montage et trois mille cinq cent mètres carrés d’espace pour une exposition unique en son genre.

TOU1Le destin de Toutankhamon est lié à celui d’Howard Carter. Sans l’entêtement et la conviction de l’archéologue, le tombeau serait resté inconnu. Et Toutankhamon condamné à l’oubli. Mais Carter, qui a déterré des objets frappés au nom de Toutankhamon dans la Vallée des Rois, est persuadé que la sépulture est à proximité. Il persuade Lord Carnarvon, archéologue et organisateur des fouilles, de mener une dernière campagne. Le 4 novembre 1922, il découvre enfin la porte ornée du sceau de la nécropole royale.

Les concepteurs de l’exposition ont voulu recréer le moment de la découverte, « mettre le spectateur en position d’explorateur » (Rainer Verbizh, architecte et scénographe). Après deux films, l’un consacré à Toutankhamon et sa famille et l’autre à Carter, le spectateur est conduit devant l’antichambre reproduite à l’échelle, où il trouve une panoplie d’offrandes – statues, vases, coffrets, éléments de chars – à la beauté et la finesse éclatantes. Ce n’est que le début de l’aventure, au cours de laquelle l’héritage culturel de l’Egypte se révèle dans chaque objet, du jeu d’échec au masque de Toutankhamon en passant par le somptueux char d’apparat.

Deux mètres septante-cinq de haut, cinq mètres de long: la chapelle extérieure en cèdre doré, qui contenait le sarcophage est la pièce la plus volumineuse de tout le tombeau du pharaon mort à 18 ans. Une œuvre monumentale, somptueuse de finesse. Cette reconstitution grandeur nature du tombeau de Toutankhamon et des richesses qu’il contenait est le résultat de cinq années de travail par une équipe d’artisans égyptiens pour reproduire les différents éléments du tombeau. C’est également le pari fou de Wulf Kohl et de Paul Heinen, concepteurs de l’exposition. Un rêve qui a déjà séduit presque cinq millions de spectateurs dans dix-neuf villes à travers le monde, depuis sa création à Zurich en 2008.

Toutankhamon pose également la question de la légitimité d’une exposition constituée de reproductions modernes d’œuvres anciennes. Pour Rainer Verbizh, cette légitimité s’est construite sur les recherches scientifiques ont accompagné la conception de cette exposition: analyse des sources archéologiques, travail sur les photos, les documents écrits. « Il était indispensable que le spectateur puisse retrouver le contexte de l’époque. Si le travail scientifique est bien fait, il y aura de plus en plus d’expositions avec des répliques. Aujourd’hui, avec les dangers des transports, la difficulté de conservation et le coût, il deviendra inimaginable de transporter des œuvres originales. »

Texte: Marie-Sophie Péclard Photo: A.-M. von Sarosdy

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