L’affiche promettait les arts – entre cirque et peinture. Si Dalí est au cœur du spectacle, la véritable héroïne est à la fois universelle et anonyme : la vérité. Quelle place la folie, la réalité, le rêve tiennent-ils dans nos vies ? Cet ancrage terre à terre, propre à nos sociétés, est-il indispensable au bonheur ? Assurément pas.
Voici le propos de « La Verità », spectacle de cirque enchanteur et décalé, construit autour d’un rideau de scène peint par l’artiste en 1944, pour le ballet « Tristan fou » de Leonide Massine à New York. La toile gigantesque représente Tristan et Yseut, et interroge le spectateur sur l’identité de chacun.
La troupe de Daniele Finzi Pasca rend un hommage amusé et touchant à Salvador Dalí, avec brio. Le décor, les costumes et les accessoires sont autant de clins d’œil à l’œuvre de celui qui, au début du XXe siècle, contribua à la reconnaissance et à l’essor du mouvement surréaliste. Acrobates, marionnettes et danseurs se confondent sur une bande-son à la fois connue et innovante – de nombreux thèmes classiques y sont ré-harmonisés, tel le french cancan du « Carnaval des Animaux » de Saint-Saëns.
Le pas-de-deux d’une marionnette et d’un contorsionniste, la marche rythmée des pissenlits, la voix cristalline d’un orgue de verre… les coups de cœur s’enchaînent, magiques. Un spectacle magistral, empreint de liberté et de poésie, un feu d’artifice sensoriel, une véritable révélation.
Jusqu’au 20 octobre, Salle Métropole, Lausanne
Texte: Ophélie Thouanel