Lausanne en ébullition!

La neuvième édition du festival BD-Fil à Lausanne a fait la joie de ses visiteurs du 13 au 16 septembre. Son secret ? Un programme varié, riche et coloré ! Bouquinistes, expositions de qualité, dédicaces, projections, performances… Une savoureuse palette de dessins, de pages et d’images qui a ravi petits et grands.

L’Agenda a sélectionné pour vous quelques points forts de cette édition.

affiche bd fil 2013

Enrico Marini en première ligne

Une innovation pour l’édition 2013 : l’invité d’honneur n’était pas d’origine francophone. Pas d’erreur de casting pour autant, car Enrico Marini est un virtuose du trait de crayons.  L’exposition qui lui a été consacrée durant le festival retraçait son parcours et les visiteurs ont pu se rendre compte que son magistral coup de pinceau ne date pas d’hier.

Comme le dit justement Thierry Bellefroid, « Enrico Marini n’est pas un dessinateur. C’est un chorégraphe. Ses personnages dansent sur la feuille, aériens, tendus par la grâce du mouvement et de la couleur. »

Et c’est bien ce que l’exposition a su mettre en valeur : le talent, la passion, en mouvement.

Des mondes de Thorgal à couper le souffle

Les visiteurs, circulant tranquillement parmi les tableaux, les dessins et les croquis exposés, se sont laissés emporter par l’envie de découvrir l’univers si mystérieux et fantastique de Thorgal. Dans les peintures à l’huile, dérivées des bandes-dessinées, une multitude de détails sautent aux yeux, on retrouve le talent de Gregory Rosinski : il y a dans ses toiles quelque chose de vivant et l’on pourrait voir bouger les personnages.

Avec l’exposition de documents de travail, de croquis, l’on s’aperçoit qu’il a fallu des années d’essai, de réflexion et de collaboration avec d’autres artistes afin d’évoluer dans la réalisation des peintures et des dessins.

Cerise sur le gâteau : une séquence filmée montrait la création d’un tableau. Au début, on ne comprend rien quant à la structure du dessin, tout semble abstrait, il n’y a pas de contours, le pinceau trace des motifs, il dessine des formes, les attache à d’autres, met des couleurs par ci par là. Au bout d’un moment, le tableau prend forme et le visage d’une femme apparaît, sa silhouette devient plus nette, les détails sont plus précis… Et voilà que la toile est peinte avec une scène de guerre, tout simplement époustouflant !

Quand la photo remplace le dessin

Dimitri Planchon se fiche des codes de la bande-dessinée et ça lui réussit bien ! Les visiteurs du festival ont pu découvrir son style bien à lui – pas de dessins, seulement des personnages grossièrement collés dans un style création numérique, comme dans un roman-photo. On aime ou pas, mais cela ne nous laisse en tout cas pas indifférent.

Blaise, c’est une famille, un jeune homme, des amis… l’humour décalé de ces personnages font d’eux de vraies caricatures de la société ! C’est une nouvelle touche dans la bande dessinée et une vraie découverte sur le style graphique ainsi que sur des dialogues simples et courts, mais tellement drôles et explicites.

Quant à Jésus et les copains, le Messie arrive sur la terre afin de devenir prophète et c’est une longue carrière périlleuse qui s’annonce pour lui. Jésus est plutôt habillé dans un style moderne et chic, il prend des bains et va jouer au golf avec ses amis les apôtres, tout en  délivrant la bonne parole avec un cocktail.

Des flip qui n’ont pas fait de flop !

Vous aimez gérer la cadence ? Les flip books sont faits pour vous ! Un flip book est un carnet qui, lorsqu’il est feuilleté par le lecteur, laisse s’animer l’histoire imaginée par l’artiste.

L’Espace Romandie accueillait des dizaines de ces cinémas de poche en libre consultation. Très souvent débordants d’humour, c’est le lecteur qui, de par son geste, joue au projectionniste. Accompagné d’un atelier conception (dès 5 ans) qui ravissait les plus imaginatifs, l’exposition soutenue par les archives du Centre BD de Lausanne était une pépite à ne pas manquer.

Une promenade aquatique

A l’Espace Romandie toujours, était présentée une exposition immersive à souhait. L’année 2013 a, pour la troisième fois, accueilli les travaux de Matthias Picard. Rivalisant avec Jules Verne, le Français nous a fait plonger dans des abysses obscurs et mystérieux tirés de Jim Curious, son deuxième ouvrage. Jouant la carte des effets optiques très convaincants (à l’aide de la 3D, lunettes à l’appui), le tout enjolivé de musiques et de sons accompagnant chaque planche, le résultat vous abandonne dans un rêve éveillé.

Des dessins à l’écran

Des films d’animations rigoureusement sélectionnés par la société de production Helium Films ont été diffusés tous les jours du festival. Qu’ils soient venus de Suisse, de France ou de Grande-Bretagne, ils ont fait la part belle à l’insolite et l’étrange, vous plongeant dans des mondes curieux, mais toujours débordants de charme. Ces courts métrages de quelques minutes chacun, qu’ils soient porteurs d’édifiantes morales ou au contraire assurément insolites (mention particulière au Génie de la Boite de Raviolis de Claude Barras), vous transportent constamment dans des pays curieux desquels vous ressortez le cœur léger. Bien qu’adaptés à tous les âges, une séance « pour les petits » (dès 3 ans) regroupant des films plus fantastiques encore a été organisée tous les jours en début d’après-midi. Depuis 2006 « Best Of Annecy » est également au rendez-vous, réunissant certains des meilleurs courts-métrages du Festival International du Film d’Animation d’Annecy. Une séance plus longue qui sélectionne des films plus internationaux allant du dessin sur papier à l’animation 3D, à l’image du programme « pour les grands » (dès 14 ans) tout aussi riche en projections récentes et très travaillées.

Aux joyeux légumes

Et, à BD-Fil, on se soucie des petits ! Le jardin de la BD ressemblait à un jardin extraordinaire avec des potirons, des artichauts et des haricots énormes. Des mots, des idées, des couleurs et un aspect malicieux qui donnait envie de jouer.

Les enfants étaient invités à utiliser leur imagination en créant des cases et des bulles « façon bande dessinée » et en jouant avec les mots et les expressions.

Il y avait même un toboggan qui amenait directement au centre de l’exposition et les parents n’étaient pas admis, quel bonheur !

 

A la fin des visites, on a envie de prendre un crayon et de dessiner des paysages et des personnages fantastiques à notre tour. Vivement l’édition 2014 qui nous réservera, à n’en pas douter, d’aussi belles surprises !

 

Priyanka Amiguet et Loris Lukas

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