PALÉO FESTIVAL : EN ROUTE POUR LA 38ÈME FOIS!
Paléo festival, samedi 27 et dimanche 28 juillet
Après un samedi caniculaire, où les BB Brunes ou encore Blur ont fait monter la température de quelques degrés supplémentaires, avec notamment un Damon Albarn monté sur ressort et se dépensant sans compter, dimanche a changé de visage et s’est ouvert sous la pluie.
Le festival a pris des airs de Woodstock. Aux premières gouttes de pluie, on se réfugie où l’on peut. Sous le Club Tent, Pony Del Sol entame son répertoire. Malgré un public quelque peu déconcentré par la météo, le charisme de la Fribourgeoise fonctionne et on se laisse volontiers emporter dans son univers.
Après Bastian Baker, on s’abrite sous le stand Marlboro, où les festivaliers discutent ou se dandinent au son des hauts parleurs. La grisaille n’aura pas réussi à leur ôter leur sourire. Si le soleil a pris la poudre d’escampette, l’ambiance, elle, reste bien fidèle au rendez-vous.
Peu après 23h, les feux d’artifices, imperturbables, tonnent et illuminent le ciel, lui donnant un air irréel… Les lumières colorées se mêlent aux éclairs et à de la fumée.
Et comment clore plus en beauté un festival qu’avec un Patrick Bruel enjoué, époustouflant, qui fait danser le public au son de Mon amant de Saint-Jean. On prend plaisir à tournoyer deux par deux, à chanter à tue tête…
Malgré la pluie, on regrette de devoir s’en aller et de voir la parenthèse Paléo se refermer.
Vivement l’année prochaine !
Paléo festival, vendredi 26 juillet
On arrive à Paléo sous une chaleur cuisante. Mais qu’importe !
Aux Arches, le groupe Dubioza Kill se déchaîne en véritable pile électrique et le public suit.
Découverte au Détour du groupe islandais Retro Stefson. Plusieurs voix, plusieurs langues, une musique entraînante et une performance scénique énergique… Des musiciens comme il fait bon d’en voir ! Les applaudissements sont enthousiastes et des cris enjoués fusent.
Sur la Grande Scène, sous fond de lumière bleue, Nick Cave commence à charmer son public de sa voix grave. Puis, les morceaux se font plus rapides, les lumières se font plus vives, les instruments se défoulent… Un concert d’exception !
Après M, on profite encore un peu de l’ambiance festive avant de s’en aller.
Le Paléo offre décidément une parenthèse estivale inoubliable !
Paléo Festival, jeudi 25 juillet
À bord de la navette, premier avant-goût de cette troisième journée de festival : ambiance chaleureuse, décontractée et amicale. De la musique se fait entendre ça et là.
Aujourd’hui, au programme, on privilégie la Grande Scène, où des artistes de grande qualité se produisent. Une première impression immédiatement confirmée par la prestation de haut niveau du groupe reggae Dub Inc. Une musique particulièrement rythmée et entraînante secondée par une extraordinaire interaction avec le public : de toutes parts, le nom de « Paléo » résonne aux oreilles des festivaliers.
Un peu plus tard dans la soirée, c’est au tour du célèbre guitariste Carlos Santana de faire son show. La prestation est très attendue : la foule est sur des chardons ardents et ce sont des hurlements de joie qui accueillent le spectacle du Mexicain. Cet homme a du génie et son bonheur est contagieux : dans la foule, les gens dansent, rient ou fredonnent les chansons qui se succèdent.
Changement de style quelques temps plus tard avec un autre groupe à forte influence reggae : Tryo. Une nouvelle fois, le succès est à la clé. Les artistes sont, comme à leur habitude, ouverts, chaleureux et communicatifs. Le public est pris à parti : on l’interroge, lui raconte des histoires, des anecdotes sur des sujets parfois sérieux et parfois non.
Au final, le mélange judicieux entre show et dialogue nous transmet parfaitement les émotions d’un festival Paléo digne de ce nom.
Paléo Festival, mercredi 24 juillet
La deuxième soirée du Paléo s’est déroulée sous le signe du beau temps. Malgré des prévisions d’orages, pas une goutte n’est tombée sur les festivaliers, qui ont pu profiter de leur soirée jusqu’au bout !
Le festival est comble, en ce mercredi ensoleillé, si bien qu’il est difficile de se frayer un chemin pour voir certains concerts. Dommage. Après avoir quitté la Grande Scène où Danko Jones chante fort et répète (tout aussi fort) à tout va que c’est son anniversaire, on essaie d’aller voir Asaf Avidan aux Arches. Si ce n’est le voir, l’entendre, du moins, mais peine perdue. Sur le côté, les gens discutent, se regardent, se demandent s’ils ne vont pas plutôt aller manger… On n’entend qu’à peine le murmure des chansons susurrées par la voix exceptionnelle de l’Israélien.
Groupe phare à passer sur la Grande Scène, les Arctic Monkeys enflamment le public. Lumières, fumigènes, et cris de la foule en liesse ont accueilli les quatre musiciens anglais. Dès les premières notes de son nouveau single Do I Wanna Know ?, le groupe promet beaucoup. Promesse tenue, puisque les tubes s’enchaînent les uns après les autres, sans que l’enivrement du public prenne la tangente.
Aussi peu de nuages à ce concert que dans le ciel !
Plus tard dans la soirée, retour aux Arches, où un public déjà bien alcoolisé saute et se bouscule frénétiquement au son des Bloody Beetroots. Manque de chance, les festivaliers aiment bien les concerts et les pickpockets aiment bien les festivaliers qui aiment bien les concerts. Alors dans les pogo, faites bien attention !
Paléo Festival, mardi 23 juillet
Le festival ouvre ses portes sous un soleil de plomb dans la plaine de l’Asse.
La soirée est forte en découverte : sous le Club Tent d’abord, l’étonnant duo anglais Heymoonshaker, qui mettent le feu à l’audience. Une guitare, une voix écorchée venant du fin-fond des entrailles du blues, et… du beatbox.
Possible ? Oui, et magnifique. Une puissance chaude et prenante, des rythmes étonnants, au croisement entre la musique urbaine, le rock et le blues, pour un melting pot rugissant. On en veut encore !
Au Dôme, The Two Gallants entament avec énergie leur concert : batterie, guitare, voix, du simple et efficace dans un genre un peu garage. On regrette un peu que par la suite, le rythme baisse pour laisser la place à des chansons plus calmes, qui manquent un peu de personnalité.
L’heure du départ a sonné comme un coup de tonnerre, lorsque l’orage se déclare aux alentours d’une heure du matin… sauve qui peut !
BLUE BALLS FESTIVAL DE LUCERNE : EAU, SOLEIL ET MUSIQUE
Ambiance réservée et créativité débordante sur les rives du lac des Quatre Cantons.
Autours de la vieille ville, c’est l’émulsion : pieds dans l’eau, les festivaliers profitent du beau temps et de concerts exceptionnels dans un des plus beaux auditorium d’Europe. Le KKL de Lucerne procure à cette manifestation une grande renommée : la salle est sublime. Le bâtiment, avec ses bassins et son architecture moderne donne au festival des allures atypiques : le Blue Balls Festival est résolument une manifestation urbaine.
Samedi soir, le groupe anglais Skunk Anansie a fait décoller la scène avec son nouvel album Black Traffic. Une très bonne performance, comme toujours, malgré quelques coquilles et une énergie plus retenue que lors de leur dernier concert en Suisse, à l’occasion du Caribana Festival.
Même constat pour le concert de Tricky, dimanche soir : après 45 minutes de concert, l’artiste disparaît sans offrir de rappel… Le public en redemande, mais timidement. Tricky avait pourtant mis le Festi’neuch sans dessus dessous quelques mois plus tôt : il avait embrasé l’ambiance et gagné la ferveur du public, faisant monter les spectateurs sur scène, et donnant plus d’une heure de concert.
Il faut dire que le public du Blue Balls Festival s’est révélé frileux, malgré la chaleur écrasante. Tricky l’as dit lui-même : « Well, you’re very disciplined » (vous êtes très disciplinés)… en effet, lorsqu’il invite le public à monter sur scène, il faut cinq minutes au moins avant qu’un premier volontaire se manifeste timidement…
Pas de pogo, pas de danse effrénée, mais le public n’est pas froid pour autant: lorsqu’il s’agit de pousser quelques cris entre les morceaux, les alémaniques sont présents, bruyants mais statiques.
Quant à l’Open Air, l’ambiance se révèle chaleureuse et créatrice : les festivaliers sont curieux, se déplacent d’une scène à l’autre et son nombreux à admirer les artistes qui peignent à même la toile sur les scènes, après la fin des concerts.
Un festival riche en découvertes, à l’ambiance décontractée, à découvrir absolument !
MONTREUX JAZZ FESTIVAL 2013
Daughter au Jazz Lab : une découverte inspirante
Quelques minutes avant de passer sur scène, les trois musiciens de Daughter jouent en acoustique au centre des congrès, pour Radio Paradiso. Timides, francs et doux, ces trois jeunes, deux Suisses et une Anglaise, sont touchants. Du talent, la jeune Elena Tonra en a à revendre : d’abord seule avec sa guitare, elle décide en 2011 de s’entourer de Igor Haefeli à la guitare et de Remi Aguilella à la batterie. Le résultat ne se fait pas attendre : la musique aérienne d’Elena prend de l’ampleur et rencontre de plus en plus d’adeptes.
Sur scène, la chanteuse est humble et très présente : sa timidité la rend attachante, son assurance magnifique. La musique est planante, mais énergique, ce qui a peut-être surpris bon nombre de spectateurs, qui s’attendaient à un concert calme. Les rythmes sont sourds, entêtants, la voix envoûtante.
Un concert qui montre tout le potentiel d’un jeune trio qui fait discrètement sa place dans le paysage musical de l’Indie Folk.
Daughter en live pour Radio Paradiso.
77 BOMBAY STREET : DANS LA JOIE ET LA BONNE HUMEUR
À l’occasion du Caribana Festival, les 77 Bombay Street nous parlent musique et nous livrent le secret de leur éternelle bonne humeur : interview avec Ezra et Simri-Ramon.
- Avez-vous eu le temps de vous balader dans le festival ?
Ezra : Oui un peu
- Votre première impression ? C’est un petit festival…
Ezra: C’est une bonne taille je crois ! J’aime les petits festivals. Nous avons joué l’an dernier au Paléo, c’était gigantesque ! Bien sûr, c’était cool aussi, mais quand vous jouez dans des petits endroits comme ici, c’est plus familier, on est plus proches les uns des autres, on peu faire de belles fêtes !
Simri : Je pense que c’est un des plus beaux festivals open-air que je n’aie jamais vu ! Avec le lac, c’est petit, mais la scène est bien. J’aime vraiment beaucoup.
- Vous avez joué dans beaucoup de festivals en Suisse, une préférence ?
Ezra : Je pense que mon préféré a été le Gurtenfestival.
Simri : Oui, pareil. On a joué là-bas il y a deux ans. La chanson « Up in the Sky » venait de sortir à la radio et beaucoup de gens sont venus, 10’000 personnes sur une très petite scène. Et pour nous c’était une expérience vraiment cool. Donc ça reste le numéro un je crois.
- Comment décririez-vous la scène musicale suisse actuelle ?
Ezra : Je pense qu’elle grandit. Quelque chose est en train de se passer en Suisse : de très bons nouveaux groupes ont joué dans des festivals cette année et l’année dernière. En Suisse allemande nous avons quelques nouveaux groupes, je ne sais pas si vous les connaissez ici, par exemple Steff la Cheffe, une fille qui fait du hip-hop et du beatbox. En Suisse romande, il y a Take Me Home, qui joue ce soir, on connait aussi un bon ami à nous, Bastien Baker. Et oui, ça grandit et ça devient vraiment cool.
- Le public en Suisse Romande est-il différent du public en Suisse Alémanique ?
Ezra : Ils sont toujours Suisses, mais ici, je pense qu’ils sont plus ouverts.
Simri : Oui, ils font plus la fête ! Ils sont plus heureux ici !
Ezra : Ici, ils s’amusent, on vient à un festival et on va faire une énorme fête tous ensembles. En Suisse allemande, on fait la fête aussi, mais les gens sont plus… ils viennent, ils écoutent, et si vraiment tu es bon alors ils dansent ! Ici, c’est plus fun, vraiment cool.
- Quels sont vos groupes favoris, en Suisse, ou en général ?
Simri : Je suis vraiment un amoureux des Beatles, ils m’inspirent beaucoup. J’aime aussi beaucoup Kaiser Chiefs, qui jouent ce soir, et j’aime aussi énormément le son de Coldplay, leurs textes. C’est ce que j’écoute.
Ezra : J’aime The Pastilles, un groupe français de Londres, et plein d’autres. Je ne peux pas dire « ça » c’est mon groupe préféré. Mais ces groupes sont de nouveaux groupes, comme The Pastilles, qui viennent de Londres, et j’aime beaucoup cette nouvelle tendance.
- Vous avez joué en France, en Allemagne, en Angleterre …
Ezra : En Italie, en Pologne aussi ! On était en tournée en Allemagne il y a quelques semaines. C’était vraiment bien, parce qu’on pouvait jouer neuf concerts dans chaque endroit, dans toutes les grandes villes comme Munich, Frankfurt, Berlin, Stuttgart, Hambourg… On a fait des petits concerts, avec environ 200 personnes, mais c’était vraiment sympa.
- Il y avait des gens qui vous attendaient
Ezra : Oui, et je crois que quelque chose se passe là-bas aussi, quelque chose grandit, on a eu une bonne opportunité de passer là-bas.
Simri : Il y a une grande différence entre la Suisse et les autres pays. Ce sont de petits concerts, quelques centaines de personnes, alors qu’en Suisse on joue devant des milliers de personnes ! Mais on aime vraiment ce challenge, de voir commence notre popularité grandit, on aime vraiment jouer dans d’autres pays.
- Une anecdote sur cette tournée ?
Ezra : Heu… tout était fou !
Simri : Oui, on a rencontré ce type, qui s’appelle Sebastian, et qui nous a suivis sur quatre concerts. Il était toujours la première personne présente lorsque nous arrivions avec le bus. À n’importe quelle heure de la nuit, il était là à hurler notre nom.
Ezra : Oui, il était un peu fou ! Il nous attendait depuis huit heures le matin ! On a même pas ça en Suisse, et en plus c’était un mec ! Dommage…
- Vous dites souvent que vos chansons sont fun, vous voulez faire danser les gens. Mais également que derrière certains cette musique légère, il y a des « morales »… quel est le message que vous voulez faire passer ?
Ezra : Tu sais, les gens nous écrivent par exemple sur Facebook, « quand je vous écoute après une mauvaise journée, ça me rend heureux ». C’est ce que nous voulons, avec les paroles et la mélodie. Parfois, vous avez des paroles très lourdes, très tristes, mais c’est une chanson joyeuse. Nous voulons que les gens rient de la musique, qu’ils s’amusent, qu’ils ressentent de la joie et qu’ils dansent. Il n’y a pas d’interprétation juste : tu écoutes notre musique et tu penses ce que tu veux, nous laissons la liberté aux gens d’interpréter de la manière qui leur fait du bien.
SKUNK ANANSIE : UN ÉTÉ DE FESTIVALS
L’Agenda a rencontré Cass (basse) et Mark (batterie) sur les rives de Crans-près-Céligny à l’occasion du Caribana Festival. Ils nous livrent leurs états d’âmes, avec humour et naturel.
- Vous avez de nombreux concerts prévus cet été : êtes-vous prêts?
Cass : Nous avons presque eu trois semaines de vacances, nous commençons ! C’est le premier concert depuis un petit moment.
- C’est votre premier passage au Caribana
Cass : C’est vrai ?
Mark : Oui
Cass : Notre première fois ici ? Je ne pourrai pas vous dire, j’ai la pire mémoire du monde…
Mark : Suivi de près par moi.
Cass : Je suis obligé de faire confiance à mes amis !
- Skin est venue avec son projet solo… est-ce qu’elle vous a parlé du festival ?
Mark : C’est ça ! Skin l’a fait en solo. Elle nous en a probablement parlé, puis nous avons oublié. C’est entré dans une oreille et ressorti par l’autre…
Cass : Et ça n’a rien à voir avec Skunk Anansie (rires)…
- De quelle humeur êtes-vous aujourd’hui, avant le concert?
Cass : Tu sais quoi, je pense que je suis de très bonne humeur, parce que le soleil brille et j’aime les montagnes.
- Vous avez joué récemment au Zermatt Unplugged Festival, pouvez-vous nous décrire cette expérience?
Cass : Oui, il y a trois semaines, c’était incroyable. C’était la première fois que nous avons vraiment essayé de jouer un concert sans brancher de guitare électrique et de distorsion ! Donc c’était le premier concert acoustique que nous avons fait, pour de vrai, et c’était incroyable.
- Il y a eu cet autre concert acoustique à Chelsea (Londres).
Cass : Que nous avons fait le jour d’après, ou deux jours après. Zermatt était le tout premier, et ensuite Chelsea. Nous l’avons enregistré et filmé pour nous-même, notre propre DVD qui sortira en septembre.
- D’où est venue l’idée ?
Mark : En fait, nous l’avons toujours évitée, nous avons toujours su que c’était quelque chose que nous ferions à un certain moment, mais nous ne voulions pas bâcler l’opportunité. Donc, quinze ans, vingt ans sont passés sans jamais faire un concert acoustique.
Alors quand l’opportunité s’est présentée de jouer au Zermatt Unplugged, ça a été le catalyseur pour faire notre propre concert acoustique et le filmer, à Londres.
Cass : Je voudrais juste ajouter, que c’était une des expériences les plus effrayantes que j’ai traversées avec Skunk Anansie ! Désolé, continue…
Mark : Oui, c’était terrifiant! Tout était organisé nous avions cette possibilité et nous avons décidé, « oui, on veut le faire ». C’est quelque chose de complètement différent et nous voulions le faire correctement. Mais tu sais, nous avons probablement répété plus pour ce concert que nous ne l’avons jamais fait pour un évènement !
Cass : Ouais ! On ne plaisante pas, on a vraiment travaillé dur pour ça !
Mark : Et même avec ça, on ne se sentait pas prêts.
Cass : Je me sentais comme de la m***, oui.
Mark : C’était terrifiant parce que tu es tellement nu, musicalement, tu sais, tu n’as pas un énorme drum kit derrière toi, tu pianote.
Cass : Mais je dois dire qu’après Zermatt, pour Chelsea, j’étais complètement relaxé ! Nous avions passé par là, nous l’avions fait, savions que nous pouvions le faire….
Et ensuite j’ai fait le plus grand merdier que je n’avais jamais fait !
J’ai oublié une chanson, complètement. J’ai eu un vide, un black out total. Je ne pouvais plus me rappeler de rien. Je savais où étaient les notes mais je ne savais pas comment allait la chanson, c’était parti !
Mais j’ai fait ça pour le groupe, j’ai pris sur moi, parce que je savais que n’importe qui d’autre dans cette situation… Ace [le guitariste] serait mort de stress, non, c’est vrai !
- Donc, Zermatt Unplugged, Caribana, Blue Balls festival et Sounds of Glarus. Beaucoup de dates en Suisse, mais toujours dans de petits, ou très petits festivals. Est-ce un choix de votre part ?
Mark : Nous voulions faire une saison complète de festival à nouveaux, comme l’an dernier.
Cass : Non, ce n’était pas l’année dernière, c’était en 2011.
Mark : On aime remplir nos étés ! Donc, fondamentalement, on a juste dit oui à tout ! Ça doit marcher maintenant, parce que nous avons notre propre label, nous devons le faire tenir financièrement.
Cass : Et nous devons financer notre propre album et notre tournée et tout. Ca fait sens logistiquement et financièrement.
- A propos de ce soir, vous vous réjouissez du concert ?
Mark : Oui, je me sens presque espiègle !
Cass : Moi aussi, c’est bien de revenir après une petite pause. Et c’est l’anniversaire de Richie, nous l’avons manqué, alors aujourd’hui nous aurons un bain d’anniversaire et un concert d’anniversaire.
- De nouvelles chansons ?
Cass : Nous n’avons pas eu l’opportunité d’en écrire depuis Black Traffic, franchement, laisse-nous respirer ! Qu’est-ce que tu penses que nous sommes, des machines?
Mark : Mais nous allons jouer beaucoup de morceaux de Black Traffic.
Cass : Tu dois finir d’apprendre et comprendre les paroles de cet album avant!
- Allez-vous rester un peu après le concert ?
Cass : Nous sommes logés dans un hôtel près de l’aéroport, mais nous n’avons pas besoin de stresser pour rentrer.
Mark : Je dois me lever à cinq heures demain. Peut-être que certain d’entre nous resteront et d’autre iront tout de suite à l’hôtel. Personnellement, je vais aller au lit.
Cass : Je ne serai pas dans ce bus avec toi mon pote.
Découvrez l’interview complète de Cass et Mark Richardson dans notre numéro de septembre!
TAKE ME HOME ET 77 BOMBAY STREET :LES SUISSES FONT SWINGER CARIBANA
Ambiance joviale jeudi soir au festival Caribana : au bord de l’eau, les genevois de Take me Home et les grisonnais de 77 Bombay Street ont montré leur bonne humeur avant le concert tant attendu de Archive.
C’est sur la Scène du Lac que nous nous rendons avec curiosité pour écouter Take me Home, ce trio genevois un peu décousu. Les premières notes résonnent alors que les musiciens se font attendre, et le concert commence dans une ambiance clubbing, en contraste avec la lumière du soleil qui réchauffe les épaules du public. Deux minutes de concert, et c’est la panique : le mac portable, instrument principal du groupe, se fait la malle et atterrit un mettre plus bas… le son meurt, l’angoisse gagne les trois jeunes artistes. Heureusement, le batteur n’est pas à court d’idées et improvise un solo réussi, puis invite un représentant du public à taper avec lui : le résultat est rythmiquement douteux, mais vraiment drôle. Pendant une petite dizaine de minutes, on oublie presque la panique du DJ, qui tente de réanimer son ordinateur.
Le reste du concert se déroule sans embûche : du potentiel, mais le trio genevois a encore du pain sur la planche pour arriver à un style plus propre et une prestation plus maîtrisée.
De retour devant la Grande Scène, on sent déjà l’excitation : le public attend impatiemment les 77 Bombay Street, ces quatre jeunes frères originaires des Grisons, qui on su en quelques années séduire un public très large, autant en Suisse que chez nos voisins européens. Le logo du dernier album OKO TOWN, trône déjà fièrement sur la scène. Puis le groupe arrive, dans ses traditionnelles vestes colorées.
La foule s’exclame : un public de tous les âges, beaucoup d’enfants, venus partager leur engouement pour la folk rock extatique du quatuor. Une vraie alchimie se crée entre le public romand et les quatre alémaniques qui donnent toute leur énergie sur leurs tubes entraînants, que tous ou presque chantent en choeur. Le chanteur s’exprime en français et fait participer le public pour créer une atmosphère festive : la musique en devient presque secondaire, tant l’ambiance est bonne.
Les quatre frères ont tenu la promesse faite à leur fan :
Si après une mauvaise journée, les gens écoutent notre musique et se sentent mieux, reprennent du moral, alors on a atteint notre but.
Retrouvez bientôt sur cette page, notre interview complète avec Ezra et Simri-Ramon !
Photo : © Pierik Falco pour le Caribana Festival
LES ANGLAIS FONT IMPLOSER LE CARIBANA FESTIVAL
Kill it Kid et Skunk Anansie ont offert des prestations exceptionnelles, alors que Motörhead satisfaisait une foule de fans inconditionnels, hier soir au Caribana.
Ils en ont surpris plus d’un : Kill it Kid ont ouvert le festival sur la Scène du Lac, avec son blues grunge et sale qui a séduit autant un public jeune que les gros bras tatoués, fans de Motörhead. Ce jeune groupe, formé en 2008, originaire de Bath en Angleterre, marie avec un talent sans conteste du blues très très vintage avec des influences modernes et rock. Résultat : une musique nouvelle qui sonne comme un souvenir, et qui surprend par sa qualité et son originalité.
Outre le talent des musiciens, Kill it Kid se distingue par les voix puissantes et parfaitement maîtrisées de Chris Turpin et Stephanie Ward. Une découverte éblouissante, qui contraste avec la musique préformatée radio des deux groupes qui les suivront sur la Scène du Lac.
Même Mark Richardson (batteur de Skunk Anansie), que nous croisons par hasard dans le public nous avoue : « Ils sont super bons, j’adore ce vieux blues revisité. Je ne connaissait pas, je vais tout de suite acheter leur album ! »
Sur la Grande Scène, Motörhead remplacait The Kills, pour un concert sans surprise, mais qui a attiré une foule de vieux fans, autant suisses que britanniques. Ceux-ci ne seront pour la plupart pas convaincus par les nouveaux morceaux de Skunk Anansie, qui se produit un peu plus tard sur la même scène.
Skunk Anansie, LE groupe punk rock le plus rebelle du Royaume Uni : une voix si dingue qu’on n’y croit pas, des musiciens si doués qu’on pourrait les détester… bref, Skunk Anansie, dans les 90’s ou actuellement, reste puissant et dérangeant, enivrant et « so inspiring ». Ils sont réputés pour donner les meilleures performances live du moment, et cette étiquette leur va à ravir.
Skin, la chanteuse, se jette dans le public, chante et poggotte au milieu de la foule en délire, fait asseoir tout le monde devant la scène, alors que Cass, Ace et Mark se déchaînent sur leurs instruments avec une passion sans égal. Dans la voix, dans les gestes, l’amour, la révolte, la démence… la perfection.
Retrouvez bientôt sur cette page, des extrait de notre interview, qui sera publiée en intégralité dans l’édition de septembre de L’Agenda.
LE CARIBANA FESTIVAL : DÈS MERCREDI SUR LA CÔTE !
À quelques jours de l’ouverture du Caribana Festival, nous avons rencontré la responsable de la production artistique et programmatrice Jo-Anne Lütjens : détail en coulisses d’un petit festival qui voit grand.
À quelques jours du festival, quel est le quotidien des programmateurs ?
On est à fond à fond à fond ! Il y a toujours des phases dans la préparation d’un festival : on pense que tout est calé mais ensuite il y a des changements, des demandes spéciales de la part des artistes…
Il y a aussi le travail de terrain. Le festival est petit et se construit comme des légos. Il faut réfléchir à la manière dont on va placer les bars, les loges etc. Depuis le début du montage le 15 mai, plusieurs membres de l’équipe ont passé beaucoup d’heures sous la pluie !
Où êtes-vous pendant le festival ?
J’accueille les managers et les groupes dans le bureau de production. Je passe aussi du temps avec certains artistes : ils sont enchantés par le cadre, surtout les américains et les anglais, qui sont hallucinés par la beauté de l’endroit. Beaucoup nous disent « tu veux pas échanger ? Va à Boston, et moi je reste ici… ».
Nous les promenons souvent sur le lac, avec les bateaux que nous avons à disposition.
Ceci dit, ce qui est parfois un peu difficile pour un petit festival comme le nôtre, c’est de répondre aux exigences de certains artistes. À cause de notre budget très faible, nous ne pouvons pas accéder à toutes leurs requêtes, il nous faut toujours négocier.
Cette année, un des artistes nous a demandé d’installer un panier de basket dans les backstage ! D’autres nous ont demandé une table de ping pong… mais les loges sont trop petites !
Je pense que certains font ça juste pour s’amuser.
Mais en général cela se passe bien, ils gardent un très bon souvenir de Caribana. Je me rappelle, en 1997, The Silencers étaient restés coincés dans leurs loges au moment de passer sur scène ! Ils avaient dû sortir par la fenêtre !
Quels sont les moments les plus attendus de cette année ?
Personnellement, j’attends avec impatience les Imagine Dragons, un groupe que j’écoute depuis longtemps et qui commence à émerger. On a eu de la chance, peut-être que l’année prochaine nous n’aurions pas pu les faire venir.
Je me réjouis également du concert d’Archive, que j’avais vu il y a deux ans au Métropole de Lausanne avec l’OCL (orchestre de chambre de Lausanne), c’était magnifique.
Une grande déception pour l’annulation de The Kills ?
C’est décevant, c’est stressant, c’est pas facile… mais on aura Motorhead à la place, ça va cartonner !
Il y a beaucoup d’anglais dans la région qui sont fans. Certes, c’est un public différent, mais un public de fans quand même ! Il y aura du monde.
La programmation du Caribana n’a rien à envier à celle d’autre grands festivals suisses… avec pourtant moins de budget, quels sont vos arguments pour séduire les groupes ?
Cette année, on a eu du bol ! Nous sommes limités financièrement. Nous avons eu la chance de signer FUN au mois d’octobre, juste avant qu’ils reçoivent leurs deux Grammy Awards…
Nous travaillons avec une agence qui connait les différents managers, et qui nous fait confiance. Les tour managers reviennent parfois avec d’autres artistes, ils apprécient la convivialité, le public très familial. Beaucoup ont du plaisir et demandent à revenir.
Une programmation DJ particulièrement étoffée cette année, parlez-nous-en.
On a toujours eu des DJs, au bar le Rouge et au Captain on the Rock. Mais à la Plateforme, il y avait des concerts acoustiques : c’était trop compliqué et pas vraiment réussi, mais on a essayé.
Les gens ont l’habitude de finir les soirées avec de l’électro, mais nous avons cette année choisi les artistes selon les thèmes de la soirée et invité des DJs qui viennent d’autres endroits. On a vraiment fait attention à travailler mieux cette programmation.
Une nouvelle équipe pour cette partie du festival ?
Oui, deux personnes gèrent la programmation des DJs : Djives et KeikoWasGreat, qui sont eux-mêmes DJs. Par leurs contacts, ils sont pu faire venir des gens très intéressants. Ils vont aussi mixer au festival, et sont membres du jury pour le DJ contest de la Caribateens.
Lors du Caribateens également, une grande place est réservée aux DJs.
Quand on a fait le premier round du DJ contest à l’After Club à Nyon, il y avait des DJs de 13 ans, qui étaient vraiment impressionnants. Autant leur laisser une opportunité de se produire en public ! Nous étions très surpris de la qualité de leur travail.
Le Caribateens, une journée pour les ados… et les enfants!
Le Caribakids devient Caribateens…
Nous nous sommes rendu compte qu’on arrivait à bout de toutes les animations possibles pour les enfants. C’était donc le moment de changer.
Les enfants des programmateurs grandissent aussi : je suis plus familière avec l’organisation de cette journée, j’ai posé plein de questions à mes enfants !
Cependant, elle est toujours ouverte aux enfants, nous avons gardé le slackline, cette corde suspendue sur laquelle on marche, un rodéo mécanique, etc. Un atelier est organisé avec l’UFA où jeunes et enfants pourront s’entraîner au tir au but.
Ce qui a surtout changé, c’est la déco : il n’y a plus de ballons, plus de maquillage.
Les plus grands pourront tester le Stand up Paddle et le VTT agility.
Sur la scène du lac, il y aura plusieurs concerts de groupes nyonnais. Ce sont de jeunes artistes, dont certains viennent de l’ADAC (association des arts créatifs de Nyon). La journée se terminera avec Tweek, ce jeune groupe de hip-hop vaudois qui a cartonné ces derniers mois, notamment la semaine dernière à festi’neuch et qui sort son dernier album.
Il y a eu une telle émulation autours du DJ contest et de la participation de jeunes groupes locaux que nous sommes vraiment convaincus que ce changement est positif.
Les soirées de jeudi, vendredi et samedi sont presque sold out : des billets seront mis en vente à l’entrée avant le début des soirées.
Infos et billets sur www.caribana-festival.ch
FESTI’NEUCH 2013 : JEUDI 30 MAI
Festi’neuch a commencé sous la pluie et dans le froid, jeudi dernier sur les rives du lac. Les festivaliers n’ont pourtant pas grelotté longtemps : des artistes d’exception étaient bien décidés à réchauffer l’ambiance !
La période des festivals est lancée… il faudra toutefois encore attendre un peu pour l’été. Sous une accalmie, The Bianca Story lance les festivités : depuis que nous les avions entendus aux Docks, lors du Festival Label Suisse en décembre 2012, The Bianca Story ont vraisemblablement élargi leur public de fans inconditionnels. Il faut dire qu’ils ont du charisme, les deux leaders, surtout lorsqu’ils descendent dans le public, micro et guitare à la main, pour partager la vedette, danser et chanter auprès de leurs admirateurs…
La suite de la soirée a vu Wax Tailor donner un concert d’une grande maîtrise, peu transcendant toutefois, alors que NAS sembait peu convaincu par un public qui manquait d’enthousiasme.
Au Lacustre pourtant, Tricky a fait décoller tous les pieds du sol humide : il présentait son dernier album, « False Idols », avec une nouvelle formation, sans nous priver de ses chansons les plus mythiques telles Puppy Toy ou Past Mistake. Une ambiance déjantée pour un vrai voyage collectif ! Tricky n’hésite pas à deux reprises à faire monter le public sur scène, s’arrête pour laisser ses fans poser à ses côtés… entre électro énergique et trip-hop envoûtant, Tricky sait définitivement faire pencher la balance vers la perfection…
Un grand moment, que nous attendions depuis longtemps !
REVIVEZ LE CULLY JAZZ EN IMAGES!
Merci à John Hottinger, photographe bénévole, d’avoir immortalisé pour nous ces moments musicaux extraordinaires.
Elina Duni 4tet : la voix et l’histoire
Fredrika Stahl : princesse du Nord
Luisa Sobral : le Portugal autrement
Gaël Faye : quand la chanson française rencontre le rap
Oxmo Pucino : le roi de retour à Cully
Truffaz 4tet :
Nina Attal : nouvelle ambassadrice du funk
Lizz Wright : déesse tranquille
Meshell Ndegeocello : la hargne et l’expérience
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LUISA SOBRAL, ENTRE CHARME & CANDEUR
Il est des instants qui filent entre les doigts. Un samedi soir à Cully, sur scène, une jeune femme simple et souriante, entourée ses boys, envoûte le public du Next Step. La présence de Luisa Sobral est un pur plaisir.
C’est dans un français dansant que la chanteuse et multi-instrumentiste portugaise amorce le contact, s’excusant par avance de si peu chanter dans la langue de Molière. Essentiellement anglais, ses textes sont à l’image de Luisa Sobral: un brin charmeur, chargés d’innocence et de nostalgie. Accompagnée par un bref orchestre – piano, contrebasse et batterie – extrêmement efficace, Luisa enchaîne les supports: guitare, harpe portative, boîte à musique, trompette buccale… la « femme-orchestre » assure le show, en délicatesse.
Ballades jazzy, mélodies a capella, reprises dénudées – le « Toxic » de Britney Spears révèle ses atouts dans un version voix & contrebasse, hilarante – et charme tamisé: un cocktail invincible, pour une voix fraîche et vibrante, fil rouge d’une parenthèse enchantée.
ELINA DUNI : UN VENT D’EST SOUFFLE SUR CULLY
Elina se présente, de rouge et de noir vêtue, ses musiciens prennent place, et le voyage commence. Quelques notes, une voix claire et c’est le vent des montagnes d’Albanie que nous sentons souffler autours de nous. La magie prend instantanément.
Lorsqu’elle chante, lorsqu’elle parle, Elina fait preuve de la même douceur, de la même force : les poèmes et les chansons retracent l’histoire de sa famille, de son pays d’origine. Elle chante à sa manière les chansons populaires de son village natal, elle met en musique des poèmes, entonne les chants révolutionnaires de ses aïeux, avec une ferveur admirable.
Un pianiste, un contrebassiste et un batteur accompagnent avec talent et émotion la chanteuse. Chaque chanson a son histoire : «Mon grand-père a appris cette chanson lorsqu’il est parti dans les montagnes avec les partisans, pour combattre les fascistes. Il avait douze ans. Maintenant, il en a quatre-vingt deux : il la chante encore ». Elina chante l’exil, la terre, l’amour, la mort.
Du bout des doigts, elle semble jouer d’un instrument invisible et faire valser autours d’elle la mer, le vent et les montagnes des Balkans, elle emporte les âmes avec elle. Enchanteresse, de sa voix profonde, userait-elle de sortilèges?
Une heure plus tard, c’est avec surprise que l’on se retrouve à Cully, après avoir voyagé du Kosovo au Sud de l’Albanie, sur la voix cristalline d’Elina Duni et la musique envoûtante de ses musiciens.
Photos : John Hottinger
CULLY JAZZ FESTIVAL, DU 5 AU 13 AVRIL
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